« Yaoundé » est la capitale politique du Cameroun. Son nom, tel que nous le prononçons aujourd’hui à connu plusieurs appellations, d’abord celles données par les Autochtones, puis les Allemands et enfin les Français. Bien avant l’arrivée des premiers blancs, l’actuel Yaoundé n’était qu’une forêt où vivaient uniquement les populations autochtones qu’on appelle Ewondo.
Mais rappelons déjà que lorsqu’on parle de l’ethnie Ewondo, celle-ci fait partie d’un sous-ensemble de la grande famille Béti be Kóló. Dans celui-ci on rencontre les lignages : Mvog Atangana Mballa, Mvog Fouda Mballa, Mvog Tsoungui Mballa,Mvog Atemengue, Mvog Betsi, Mvog Mbi, et Mvog Ada Mengue. Chaque famille est sous la direction d’ un chef, c’est ainsi que le premier nom de Yaoundé est « Epsum» c’est-à-dire, chez «Essomba», ou encore « N’tsonun» chez «Essono Éla ».
Après la signature du protectorat, le 14 juillet 1884, l’ancien Cameroon town devient un territoire Allemand, et porte dorénavant le nom de Kamerun. L’administration allemande pressée d’étendre sa présence, va organiser deux expéditions vers l’hinterland de la côte camerounaise. Pendant que l’expédition sous le commandement d’Eugen Zintgraff se dirige dans le nord-ouest, celle des lieutenants Richard Kund et Tappenbeck Hans se rend à Kribi pour ensuite pouvoir contourner la zone d’influence des peuples Sawa par l’Est. Pour finalement arriver au pays Ewondo.
L’histoire raconte que, lorsque les premières troupes allemandes conduites par Richard Kund et Hans Tappenbeck arrivent en 1888, après avoir parcouru 250 km de distance a travers la forêt équatoriale pendant près de deux semaines, ils croisent les populations qui sont dans les champs. Curieux de savoir qui ils sont, ces derniers vont se présenter en disant qu’ils sont « Mia Wondo »,c’est-à-dire les semeurs d’arachides. Mais seulement les porteurs originaires de Batanga et employés par Kund et Tappenbeck auraient mal traduit ou interprété cette expression par « jewondo »ou « Yewondo », les Allemands vont retenir Jaunde, qui va devenir plus tard yaunde.
Avec l’arrivée de la deuxième troupe allemande conduite par Kurt Morgen et Georges vu que le passage de la première troupe a laissé un mauvais souvenir aux populations autochtones. Cette négociation est facilitée par la présence d’un certain Mebenga Mebono, plus connu sous le nom de Martin Paul Samba, qui officie en tant que soldat de l’armée allemande et aussi comme guide. Au départ les Allemands vont en faire un poste scientifique, puis il va devenir un poste militaire très stratégique devant leur permettre d’étendre leur présence dans le Kamerun profond. C’est ainsi qu’ils vont appeler cette base militaire «Yaunde station» qui signifie station de Yaoundé , le 30 novembre 1889.
Les avis sont partagés quant a l’origine d’Ongola. Il y a ceux qui pensent que ce vocable viendrait de la base militaire construite par les Allemands, Ongola, nom donné par les populations Ewondo signifie la clôture. Mais d’autres personnes pensent que ce vocable viendrait plutôt, d’une barrière qu’Essono Ela aurait construit pour combattre les premières troupes allemandes qui sont arrivées sur ses terres.
L’expansion allemande qui connaît un franc succès, va s’arrêter net lorsque va débuter la Première Guerre mondiale (1914-1918), ce qui va créer un désordre dans tous les territoires occupés par les Allemands. En 1916 après la défaite des Allemands, la société des nations décide de mettre le Kamerun sous mandat de la France. C’est ainsi que l’administration française, en parcourant les documents laissés par les Allemands, il constate que, économiquement la ville laissée par les Allemands a déjà un potentiel et une renommée économique, c’est ainsi qu’il change «Yaunde station» en Yaoundé , qui va devenir la capitale politique du Cameroun.
La ville de Yaoundé est située à 200 Km de la côte Atlantique, entre le 4° de latitude Nord et le 11°35 de longitude Est. Elle est entourée de 7 collines qui seraient responsable de son climat particulier et dont les plus élevées sont situées du côté de l’Ouest et Nord-Ouest (Mont Mbankolo 1075 m, Mont Messa 1025 m, Mont Febé 1025 m, Mont Nkolondom 1200 m, etc…). Yaoundé occupe un site accidenté de 31 000 ha (2011).
Sur le plan démographique, la population de la Ville de Yaoundé est passée de 5 865 habitants en 1962 à 89 969 habitants en ……Le deuxième recensement général de la population et de l’habitat l’estime à 560 785 en 1987, à 1 013 800 habitants en 1994 et à 1 456 800 habitants en l’an 2000. Le troisième recensement général de la population réalisé en 2005 l’évalue à ,1 817 524 habitants. Avec un taux de croissance de 3,45%[1], la population estimée en 2011 est de 2 Millions d’habitants, soit 11.68% de la population totale du Cameroun repartie ainsi qu’il suit :
Communes | Population | Pourcentage |
Yaoundé I | 371 523 | 15% |
Yaoundé II | 317 331 | 11% |
Yaoundé III | 333 393 | 13% |
Yaoundé IV | 628 045 | 25% |
Yaoundé V | 349 755 | 14% |
Yaoundé VI | 354 766 | 14% |
Yaoundé VII | 126 488 | 7% |
Total | 2 481 301 |
La délimitation géographique de la Ville de Yaoundé est représentée comme suit, (voir figure 1 ci-dessous):
Profil de la Ville | Résultats | Années des données | Commentaires |
Superficie (km²) | 310 | 2010 | |
Population | 2 000 000 | 2005 | 3ème recensement de la Population (BUCREP) |
Densité de la population (km²) | 13 558 hab/km2 | 2011 | Données Wikipédia |
Croissance annuelle de la population | 6.8% | 2011 | Données Wikipédia |
Pourcentage de femmes | 49.74% | 2005 | Données BUCREP[1] |
Pourcentage des hommes | 50.26% | 2005 | Données BUCREP |
Ratio hommes-femmes (% d’hommes pour 100 femmes) | 101.03 | 2005 | Données BUCREP |
Pourcentage d’enfants (0-14 ans) dans la population | 27.6% | 2005 | Données BUCREP |
Pourcentage de jeunes (15-59 ans) dans la population | 60% | 2005 | Données BUCREP |
Pourcentage d’adultes (+60 ans) dans la population | 2.4% | 2005 | Données BUCREP |
Densité de l’habitat (en kilomètre carré) | 59.1% | 2010 | Zone urbanisée |
Revenu moyen des ménages (FCFA) | 761813 | 2007 | ECAM3[2] |
Taux d’inflation annuel basé sur la moyenne des 5 dernières années | 3.1% | 2010 | DGTPE |
Coût de la vie | 738 FCFA/jour | 2007 | ECAM3 |
PIB du pays (US$) | 23.4 Md$ | 2010 | DGTPE[3] |
PIB du pays par habitant (US$) | 1.238$ | 2010 | DGTPE |
Région | Centre | ||
Type de climat | Equatorial | ||
Pourcentage de la superficie non résidentielle (Km²) | 126.8 km² | 2010 | |
Température annuelle moyenne | 23.5°C | ||
Précipitation annuelle | 1747 mm | ||
Précipitation moyenne | 145.5 mm | ||
PIB de la ville par habitant (US$) | 1.238$ | 2010 | Données économiques (DGTPE 2010) |
PIB de la ville dans le PIB total du pays (%) | 23.4 Md$ | 2010 | Données économiques (DGTPE 2010) |
Taux de chômage annuel moyen | 15% | 2007 | EESI[4] |
[1] BUCREP : Bureau Central de Recensement et d’Etude de la Population au Cameroun
[2] ECAM3 : 3e Enquête Camerounais Auprès des Ménages, INS, 2007.
[3] Direction Général du Trésor et de la Politique Economique
[4] EESI : Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel, INS, 2005
Le climat qui règne dans la ville de Yaoundé est de type équatorial (Yaoundéen), caractérisé par l’alternance de deux saisons sèches et deux saisons de pluies. On enregistre une température moyenne de 23,5°C contrastée entre 16 et 31°C selon les saisons et 1650 mm de précipitation en moyenne par an. L’hygrométrie moyenne est de 80% et varie dans la journée entre 35 et 98%. Les vents fréquents sont humides et soufflent en direction du Sud-ouest ; les vents violents sont orientés vers le nord-ouest. La végétation est du type intertropical avec prédominance de la forêt humide méridionale (Wéthé .J. 1999 ; 2001).
Sur le plan morphologique, la ville est située en grande partie dans le bassin versant du cours d’eau Mfoundi (soit 1373.47 ha). On y trouve quatre types de terrains qui sont :
De ces types de terrains, découlent deux grandes zones. Les zones non constructibles qui englobent d’une part, les secteurs de faible pente (inférieure à 5%) dont les fonds de vallée généralement inondables et d’autre part, les zones de forte pente, sièges permanents d’érosion et d’éboulement. Les zones constructibles ou urbanisables sont les versants et sites de pente comprises entre 5 et 15%.
Yaoundé se distingue par trois types de tissus urbains dont les niveaux d’équipements sont variables :
Le réseau hydrographique de la Ville est un ensemble de cours d’eau disposés en éventail à partir de deux convergences vers le Mfoundi et la Mefou qui sont les principaux exutoires des eaux pluviales. Ceux-ci assurent le drainage naturel des eaux de ruissellement et des eaux superficielles qui sont rejetées dans le fleuve Mefou, qui à son tour déverse ses eaux dans le fleuve Nyong. C’est en aval de ce dernier point de rejet que ce trouve la zone de captage actuel des eaux brutes destinées à la production d’eau potable pour les habitants de la ville de Yaoundé et de ses environs.
À côté de ces cours d’eaux, la ville compte quelques lacs et étangs naturels ou artificiels dont les eaux sont rendues dangereuses pour la santé publique; à cause du déversement des eaux des stations d’épuration (cas du lac municipal), des ordures ménagères et des eaux des latrines situées dans les zones marécageuses.
La ville est reliée par le transport aérien avec l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen.
Le moyen de déplacement le plus utilisé à Yaoundé est le taxi collectif.
Il existe aussi des motos-taxis qui ne prennent qu’un ou deux passagers à la fois et sont plus rapides. Cependant, ceux-ci ne respectent qu’approximativement le code de la route.
Il existe enfin quelques lignes de bus desservant les principales artères de la ville.
Une minorité de familles possède une ou plusieurs voitures personnelles.
Plusieurs compagnies de transport privées relient Yaoundé aux autres régions du Cameroun au moyen de bus et d’autocars. Globalement, l’état du parc automobile est de plus en plus moderne, malgré le contrôle technique annuel moins accentué. L’état des routes dans les quartiers hors centre-ville n’y est pas étranger (nombreux nids-de-poule). Les travaux engagés ces dernières années par la Communauté urbaine de Yaoundé ont permis de rénover des routes existantes, ainsi que de créer ou de goudronner de nouvelles routes.
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