Des équipes de la direction du Bon ordre urbain de la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY), appuyées par une équipe de spécialistes de la santé mentale du ministère de la Santé publique (Minsanté), ont extirpé 30 personnes atteintes de la maladie mentale en errance (PAMMES) dans les rues de la capitale le 4 juin 2022.
Ces équipes ont sillonné les arrondissements de Yaoundé 1er, III, IV, VI et VII pendant plus de quatre heures d’horloge. Cette 5ème phase de retrait des PAMMES s’inscrit dans le cadre de l’opération baptisée « Zéro malade mental dans les rues de Yaoundé » lancée en mai 2021 par la CUY dans la croisade du maire de la ville, Luc MESSI ATANGANA, contre le désordre urbain.
« Partis de 89 personnes atteintes de maladie mentale en errance déguerpies lors de la première descente dans les rues de Yaoundé, nous sommes à ce jour à une trentaine. C’est un signe qu’on se rapproche petit à petit de notre objectif qui est la prise en charge totale de ces personnes afin qu’on ne puisse plus les voir errer partout », se rassure Dr Laure MENGUENE, responsable de l’équipe de prise en charge et sous-directeur de la santé mentale au Minsanté.
Elle poursuit : « A ce jour, plus de 321 malades ont été extirpés de la rue et transférés à l’hôpital Jamot de Yaoundé. Certains d’entre eux ont retrouvé la cellule familiale. Nous les prenons en charge ici au « Village de l’amour », mais la même prise en charge continue à domicile ».
En effet, les malades stabilisés ou guéris qui retournent dans leurs familles continuent d’être suivis pour une prise en charge ou afin de s’assurer qu’ils n’ont pas rechuté. Pour ce faire, les familles disposent du numéro vert 1510 pour recevoir des informations utiles.
« C’est financièrement lourd pour la Communauté urbaine de Yaoundé qui a réfectionné le bâtiment qui accueille le « Village de l’amour » de l’hôpital Jamot de Yaoundé, de la clôture en passant par les dortoirs, les toilettes, les cuisines jusqu’au matériel de couchage. C’est également elle qui prend en charge leur nutrition, leur hébergement et leur traitement. Même si, de temps en temps, il y a une âme de bonne volonté qui vient offrir des dons », souligne Denise NGONO METOMO, directrice des Affaires sociales, culturelles et sportives à la CUY.
« C’est une activité salvatrice non seulement pour les familles dont la situation du membre malade était préoccupante, mais également pour les patients qui non seulement recouvrent la santé mais sont réintégrés en familles. Des familles sont soulagées, contentes, satisfaites et souhaitent que cette activité soit pérenne. Nous aussi sommes satisfaits de voir nos amis de la rue retrouver leur dignité, leur santé. C’est très motivant. Bref nous pensons que cette activité de la CUY doit être soutenue, mais aussi s’étendre dans toutes les 10 régions. Il serait bon d’ériger cette activité en projet ou programme », espère Dr Laure MENGUENE.
L’initiative fait déjà des émules. Il y a quelques semaines, le maire de la ville de Douala a conduit une équipe de cette municipalité à l’hôtel de ville de Yaoundé pour s’imprégner de cette expérience en vue de sa mise en œuvre dans la capitale économique du Cameroun. « Avec la multiplicité des PAMMES errants à Douala, il nous a paru nécessaire de venir à Yaoundé qui a une longueur d’avance dans la prise en charge de ces malades pour voir comment cela se fait », souligne Roger MBASSA NDINE.
Celcom-RP/CUY