Le maire de la ville de Yaoundé, Luc MESSI ATANGANA a entretenu la presse sur la nouvelle dynamique mise en œuvre pour mieux lutter contre l’insalubrité en général et le déversement sauvage des ordures ménagères de manière spécifique le 11 mai 2023.
𝗠𝗼𝗻𝘀𝗶𝗲𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝗺𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝘃𝗶𝗹𝗹𝗲 𝗱𝗲 𝗬𝗮𝗼𝘂𝗻𝗱𝗲́, 𝗾𝘂𝗲𝗹 𝗮 𝗲́𝘁𝗲́ 𝗹’𝗲́𝗹𝗲́𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲́𝗰𝗹𝗲𝗻𝗰𝗵𝗲𝘂𝗿 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗺𝗶𝘀𝗲 𝘀𝘂𝗿 𝗽𝗶𝗲𝗱 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗻𝗼𝘂𝘃𝗲𝗹𝗹𝗲 𝗱𝘆𝗻𝗮𝗺𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝘂𝘁𝘁𝗲 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗲 𝗹’𝗶𝗻𝘀𝗮𝗹𝘂𝗯𝗿𝗶𝘁𝗲́?
Avant de parler de la nouvelle stratégie de gestion des ordures ménagères dans la ville de Yaoundé, il est important de dire que la ville de Yaoundé est assainie au niveau des ordures ménagères depuis de longues années par une seule société qui s’occupe en outres d’autres villes du pays, à savoir la société Hysacam. Et après mon arrivée, j’ai pensé qu’il était bon que Hysacam soit appuyée par une autre entreprise pour la même activité du moment où la ville s’agrandit chaque jour. Cet agrandissement s’est accéléré ces dernières années à cause des problèmes de sécurité dans certaines zones du pays, ce qui fait qu’il y a un afflux important de populations, aussi bien nationales qu’étrangères. Ces deux sociétés font des efforts pour rendre Yaoundé propre.
Nous pouvons prendre pour exemple les grands événements que la ville de Yaoundé a eu à accueillir ces derniers temps. D’abord, le championnat d’Afrique des nations (CHAN), ensuite la Coupe d’Afrique des nations (CAN), en passant par l’arrivée de grandes personnalités étrangères. Pendant toutes ces occasions, nous avons vu que la ville était propre et tout le monde le reconnaissait. Mais quelques temps après ces événements, cet état de propreté change négativement. Et cela est le fait des populations, parce que les ordures ont une origine, à savoir les ménages. Ce désordre fait que les efforts de ces sociétés ne sont pas perçus. Leur bon travail n’est pas perçu du moment où à chaque passage, ces sociétés ramassent les ordures mais des minutes après avoir quitté le point de ramassage, d’autres riverains passent et déversent des ordures encombrant ainsi les endroits qui venaient d’être nettoyés. Il y a un aspect de saleté permanent à ces endroits. Il fallait donc changer de manière de faire.
𝗘𝗻 𝗾𝘂𝗼𝗶 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗶𝘀𝘁𝗲 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗻𝗼𝘂𝘃𝗲𝗹𝗹𝗲 𝘀𝘁𝗿𝗮𝘁𝗲́𝗴𝗶𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗮𝘃𝗲𝘇 𝗺𝗶𝘀𝗲 𝗲𝗻 𝗽𝗹𝗮𝗰𝗲 ?
Une nouvelle stratégie est mise en place et sera effective dès demain vendredi (12 mai). Elle consiste en la surveillance permanente par les agents nouvellement recrutés par la Communauté urbaine de certains sites de dépôt désordonné de ces ordures par les ménages. Comme c’est une activité très coûteuse, nous ne pouvons pas d’emblée quadriller toute la ville. Nous avons donc ciblé et répertorié des zones sensibles, certains itinéraires qui seront surveillés. Une fois que le camion de ramassage a nettoyé un point et qu’il se retire pour la grande décharge située à l’extrémité de la ville, aucun usager ne doit venir avant le prochain passage laisser ses ordures. Les producteurs d’ordures, que sont les ménages, les services publics et privés doivent garder leurs ordures au sein de leurs concessions et ne sortir avec celles-ci qu’au moment du passage des camions dédiés à cet effet.
C’est ce qui se passe dans d’autres pays. Les bacs, lorsqu’ils sont remplis et que les usagers passent continuellement, ils débordent et déversent leur contenu à même le sol. Ce contenu pousse, fait des tas et ça donne aussi une mauvaise impression.
Dans cette nouvelle stratégie, nous serons amenés à supprimer la présence des bacs à ordures à certains endroits de telle manière que les horaires et jours de passage des camions vont rester les seules références.
Le reste du temps, les producteurs d’ordures gardent leurs ordures dans leurs concessions. Les horaires, tout comme les jours de passage, seront communiqués par ces jeunes. Ces derniers auront la charge de garder désormais ces sites. Le travail d’assainissement ou d’hygiène est un travail pour tous, ce qui veut dire que ce n’est pas un travail réservé uniquement aux municipalités ou encore aux seules sociétés de ramassage d’ordures.
Ces jeunes recrutés pour la surveillance des dépotoirs anarchiques d’ordures auront-ils un nom ? Devront-ils travailler jusqu’à dimanche connaissant les mentalités de la population?
Pour l’instant, à notre niveau, nous avons une Direction du bon ordre urbain, étant entendu que les municipalités n’ont pas encore de service de police municipale constitué et fonctionnant au sens de la loi et du décret du président de la République fixant les modalités d’exercice de cette activité. Donc, nous ne disposons pas encore d’agents appelés agents de police municipale, tout comme nous n’avons pas de tenue portant ces mentions. Ce sont des agents municipaux ou alors des agents de la Communauté urbaine, tout court. Ils auront au moins des chasubles ou des tenues estampillées CUY. Leur présence sera effective sur les sites identifiés tous les jours y compris le week-end et les jours fériés qui sont les jours où les ordures sont produites massivement par les ménages.
𝗤𝘂𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝘀𝗼𝗻𝘁 𝗹𝗲𝘀 𝘀𝗮𝗻𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗮𝘂𝘅𝗾𝘂𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝘀’𝗲𝘅𝗽𝗼𝘀𝗲𝗻𝘁 𝗹𝗲𝘀 𝗽𝗲𝗿𝘀𝗼𝗻𝗻𝗲𝘀 𝗾𝘂𝗶 𝘀𝗲𝗿𝗼𝗻𝘁 𝘀𝘂𝗿𝗽𝗿𝗶𝘀𝗲𝘀 𝗲𝗻 𝗳𝗿𝗮𝗴𝗿𝗮𝗻𝘁 𝗱𝗲́𝗹𝗶𝘁 𝗱𝗲 𝗱𝗲́𝗽𝗼̂𝘁 𝗱𝗲𝘀 𝗼𝗿𝗱𝘂𝗿𝗲𝘀 𝘀𝘂𝗿 𝗰𝗲𝘀 𝘀𝗶𝘁𝗲𝘀 ? 𝗘𝘀𝘁-𝗰𝗲 𝗾𝘂’𝗶𝗹 𝘆 𝗮 𝘂𝗻𝗲 𝗹𝗼𝗶 𝗾𝘂𝗶 𝗲𝗻𝗰𝗮𝗱𝗿𝗲 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗮𝗰𝘁𝗶𝘃𝗶𝘁𝗲́ ? 𝗘𝘀𝘁-𝗰𝗲 𝗾𝘂’𝗶𝗹 𝘆 𝗮 𝗲𝘂 𝗱𝗲𝘀 𝗱𝗲́𝗹𝗶𝗯𝗲́𝗿𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗾𝘂𝗶 𝗼𝗻𝘁 𝗲́𝘁𝗲́ 𝘃𝗼𝘁𝗲́𝗲𝘀 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗾𝘂𝗲 𝗹𝗮 𝘀𝘁𝗿𝗮𝘁𝗲́𝗴𝗶𝗲 𝗻𝗲 𝗰𝗼𝗻𝗻𝗮𝗶𝘀𝘀𝗲 𝗽𝗮𝘀 𝗱’𝗲𝗻𝘁𝗼𝗿𝘀𝗲 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝘁𝗲𝗿𝗿𝗮𝗶𝗻 ?
Ce que nous souhaitons, c’est que cette activité connaisse l’implication de toutes les populations de la ville, des producteurs d’ordures et ceux qui sont chargés de les gérer à savoir les municipalités avec à leur tête la CUY. Dans ce processus, il sera donc question de conseiller nos populations. Notre attente, c’est que ces populations soient réceptives et qu’elles coopèrent, de sorte que sur un site lorsque l’agent qui le surveille conseille à un usager de rentrer avec son sac d’ordures et de venir au prochain passage du camion, qu’il n’y ait pas de discussion ou d’entêtement. Il faut que les gens adhèrent calmement. Dans les pays qu’on nous cite souvent en exemple, le ramassage par camion se fait une fois par semaine. Ce qui veut dire que pendant le reste de jours, les populations gardent leurs ordures dans leurs concessions. Mais je crois que nous n’aurons pas une rotation d’une fois par semaine, le chronogramme sera arrêté en fonction de la zone.
𝗤𝘂𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝗺𝗲𝘀𝘂𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗿𝗲́𝗽𝗿𝗲𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻 ?
La première mesure et la plus simple, c’est que lorsqu’il y a entêtement, l’agent sur le terrain ne va pas bagarrer avec l’usager. Il pourra tout simplement l’identifier ou garder sa physionomie et alerter les services territoriaux des forces de maintien de l’ordre vont s’occuper de lui. Dès lors, cela deviendra un problème de droit commun, une affaire judiciaire pure et simple. Ce sont ces services, à savoir les commissariats de sécurité publique et les brigades de gendarmerie qui se chargeront de ces personnes-là. La deuxième mesure, même lorsque les gens pourront être conduits dans ces services territoriaux, les contrevenants auront à payer les amendes dont les montants sont fixés par des délibérations de la CUY.
Tant que l’amende n’est pas payée, la personne en détention ne sera pas libérée. Et nous conseillons aux familles de ne plus envoyer les enfants pour parler après des mineurs. Nous savons que les enfants sont réceptifs. Je me suis arrêté dans certaines écoles, notamment le collège Saint Benoît de Mvolyé et depuis mon passage nous n’avons plus observé la prolifération des tas d’ordures de ce côté-là. Ce genre de contact sera aussi de mise. Des plaques seront également implantées dans ces zones. Voilà pour ce qui est des mesures de répression. Ça va continuer jusqu’à ce que nous ayons la culture de la gestion des ordures.