La capitale est prise en tenailles par l’insalubrité. « Ces derniers temps, nous constatons la création sauvage des dépotoirs dans la ville. Comme dernière mesure en date, la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) a recensé certains sites et y a affecté une cinquantaine de jeunes pour empêcher un déversement sauvage des ordures », a corroboré le maire de la ville au cours de la réunion sur la gestion des ordures ménagères qu’il a présidée le 12 juillet 2023 à l’hôtel de ville de Yaoundé.
Luc MESSI ATANGANA a convoqué cette réunion face à la persistance du phénomène. Pour mener la réflexion en vue de lancer la croisade, il y avait les représentants des ministères de la Décentralisation et du Développement local (Minddevel), de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) ou du préfet du Mfoundi, les maires d’arrondissement de Yaoundé 2, 3, 5 et 7, les responsables des deux entreprises en charge de la gestion des ordures et les autorités traditionnelles des sept arrondissements du département du Mfoundi.
L’on se rappelle que, en 2022, le maire de la ville a remis plus de 70.000 sacs-poubelle, des tricycles et une dotation en carburant aux sept associations des chefs traditionnels du Mfoundi pour l’organisation de la pré-collecte des ordures ménagères.
Toutes les parties prenantes s’accordent que l’indiscipline des populations constitue aujourd’hui la plus grande difficulté de la lutte contre l’insalubrité. « Nous éprouvons encore de la peine à faire comprendre aux populations qu’en tant productrices des ordures, leur gestion responsable leur incombe au premier chef », admet le maire de la ville.
Même s’il est aussi établi que l’insalubrité est favorisée par la prolifération des marchés spontanés et la tolérance administrative sans fin. Sans oublier le difficile accès à certains quartiers et, surtout, le fait que les objectifs de collecte des ordures fixés en 2012 sont aujourd’hui largement dépassés en raison de l’explosion démographique et l’extension rapide de la ville.
Comme solutions, les participants ont notamment proposé le déploiement d’une grande campagne de sensibilisation devant précéder la répression, le recrutement de nouveaux opérateurs avec, dans la mesure du possible, un opérateur par arrondissement ou la création des sites de dépôts d’ordures de transit. Il s’agit des zones de rétention provisoire des ordures pour pallier les longues distances et la densité du trafic qui ralentissent leur transport vers la décharge de Nkolfoulou. Ils ont aussi recommandé la création d’une redevance payable par les producteurs de déchets pour remédier à la modicité des ressources disponibles alors même que la gestion des ordures ménagères exige beaucoup d’argent.