Panique à Essos dans la vallée d’Ebogo. Une inondation surprend les populations riveraines le 25 avril 2024 aux environs de 10h. Informé de la situation, le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé 5, François MABAYA ESSOMBA, s’est immédiatement rendu sur les lieux, de même que les sapeurs-pompiers, les forces de maintien de l’ordre et la direction de la protection civile au ministère de l’Administration territoriale.
« Cinq morts enregistrés depuis la survenue de la catastrophe. Les équipes des sapeurs-pompiers et de la Croix-Rouge s’activent à la recherche des victimes dans les maisons et le long de la vallée Ebogo», renseigne une source à la direction de la Protection civile.
Depuis 10h55, les urgentistes défilent devant la paroisse de l’église presbytérienne d’Essos, où a été aménagé séance tenante un centre d’urgence par les sapeurs-pompiers. Jambes cassées, traumatismes crâniens, disparus, morts… les cas affluent et l’on note trois évacuations vers les centres hospitaliers. Les journalistes nombreux sur le site recherchent d’amples informations. L’exercice, qui prend fin à 11h55, n’était qu’une simulation d’inondation.
La Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) a mené cette activité dans le but « de se préparer à la gestion des urgences dans la ville, de rôder les capacités réactionnelles de tous les intervenants, à savoir les autorités locales, les forces de maintien de l’ordre, les sapeurs-pompiers, les bénévoles (Croix-Rouge) … », explique Arnauld Philippe NDZANNA, conseiller technique à la CUY.
L’évaluation de l’exercice, qui a été faite par Gerard ABA’A, chef de la division du suivi et du contrôle de gestion au MINAT, donne un 7/10 à la simulation. Selon l’expert, si l’ensemble des parties prenantes s’est mobilisé à temps, il demeure cependant des points d’amélioration, notamment la communication et l’échelle de décision.
« L’échelle de décision n’est pas connue. De même que l’origine du communiqué qui a été lu. Un défaut de communication qui pourrait aggraver la situation, car en l’absence d’identification d’une source officielle habilitée à donner des informations à la presse, les journalistes pourraient les obtenir de diverses sources avec très souvent des informations erronées », a-t-il expliqué.
Le débriefing de la simulation s’est poursuivi avec des conseils pour améliorer la réactivité de chaque partie prenante. Les populations riveraines également présentes ont été sensibilisées sur les dangers liés aux constructions en zone marécageuse, et les gestes de premiers secours en cas d’inondation. Solange MBANG, directeur de l’Urbanisme, de l’Architecture et du Cadre de vie à la CUY, a également présenté aux populations les procédures à suivre pour obtenir des actes d’urbanisme préalables à la mise en valeur d’un terrain.
L’exercice de simulation d’inondation effectué le 25 avril dernier s’est fait dans le cadre du projet de prévention des risques de catastrophes dans la ville de Yaoundé. Financé par l’Association internationale des maires francophones (AIMF), ce projet de sensibilisation prend en compte les risques d’incendie, d’inondation et de glissement de terrain.
« C’est le troisième exercice que nous menons depuis le début du projet en 2019. Nous avons fait un exercice de simulation sur table, puis un exercice de simulation d’incendie à l’hôtel de ville de Yaoundé et aujourd’hui il nous a paru intéressant d’agrandir l’échelle de la simulation en intégrant les populations locales. C’est pourquoi nous avons choisi une zone à risque telle que la vallée d’Ebogo », révèle Arnauld Philippe NDZANA.
Des supports de communication ont été produits en vue d’étendre la sensibilisation sur l’ensemble des risques et dans toute la ville de Yaoundé.
Canicha DJAKBA Celcom-RP/CUY