Le maire de la ville de Yaoundé, Luc MESSI ATANGANA, a présidé une séance de travail le mercredi 18 juin 2025 à l’Hôtel de ville, en présence du premier adjoint préfectoral du Mfoundi, du maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé 3 et du commissaire central n°3. Face à eux, une délégation du Syndicat national des conducteurs professionnels du Cameroun (Synacopcam) conduite par son président.
La convocation de cette réunion a été motivée par une correspondance adressée au ministre de la Décentralisation et du Développement local (Minddevel) le 7 mars dernier par le Synacopcam. Dans cette lettre, les conducteurs de motos-taxis de Yaoundé 3, réunis sous la bannière du Synacopcam, protestent contre ce qu’ils qualifient de dérives administratives et d’abus d’autorité. Ils dénoncent notamment l’exigence imposée par les autorités locales de transporter les passagers depuis le site dit Barrière jusqu’à la Nationale n°3, en violation, selon eux, des compétences transférées aux communes. La lettre évoque également des faits d’excitation à mouvement d’humeur attribués au maire de la ville, au maire de l’arrondissement de Yaoundé 3 et au Commissaire central n°3, ainsi que des accusations d’arnaque et de corruption impliquant certains agents municipaux.
Face à ces accusations jugées graves, le maire de la ville a tenu à rappeler le cadre réglementaire qui encadre les actions des collectivités territoriales décentralisées en matière de transport. Il s’est notamment appuyé sur le décret du Premier ministre fixant les modalités d’exercice des compétences transférées aux communes, pour rappeler que la régulation du transport urbain relève de la responsabilité pleine et entière de la Communauté urbaine de Yaoundé. Il a par ailleurs rappelé que les mesures prises, notamment en matière de stationnement, visent à désengorger les axes routiers et à assurer la sécurité des usagers, en conformité avec les textes en vigueur.
Le maire a exprimé sa vive préoccupation quant à la nature des propos contenus dans la correspondance, qu’il a qualifiés d’extrêmement graves. Il a mis en garde les signataires contre l’usage inconsidéré de tels termes, qui pourraient entraîner des poursuites judiciaires.
Au cours des échanges, plusieurs membres du Synacopcam se sont désolidarisés du contenu de la requête. Parmi eux, Marius Tchouoffo, président du bureau communal de transport de Yaoundé 3, a qualifié la lettre d’« inutile » et « non fondée », prenant ainsi ses distances avec les accusations initiales. Cette prise de position a été appuyée par d’autres représentants présents, qui ont souligné leur volonté de collaborer de manière constructive avec la municipalité.
Le Commissaire central n°3, quant à lui, a tenu à rappeler que les autorités de Yaoundé faisaient déjà preuve d’indulgence envers les conducteurs de motos-taxis, en comparaison avec d’autres villes du pays. « À Buea par exemple, les motos-taxis n’ont même pas accès au centre-ville. À Yaoundé, nous faisons preuve d’indulgence. N’en abusez pas. »
En clôture de la séance, le maire de la ville a réaffirmé son ouverture au dialogue et à la concertation avec les acteurs du transport urbain, dans le strict respect des lois et règlements en vigueur. Il a encouragé les conducteurs à respecter les zones de stationnement qui leur sont allouées et à adopter des comportements citoyens dans l’exercice de leur métier, dans l’intérêt général et pour une mobilité urbaine harmonieuse à Yaoundé.
Orlane MEBEM (stagiaire)